Revue de presse - Pourquoi il faut casser Poutine
Comme mon précédent article de blog a soulevé un certain nombre d'objections et de commentaires, il me paraît utile d'y répondre, au fil de l'eau, tout en suivant l'évolution de l'inquiétante situation dont j'ai déjà parlé. Que l'on me pardonne si le tout est un peu décousu.
J’ai entendu comme argument que les Etats-Unis chercheraient à provoquer une guerre en Europe pour « refaire le coup » de la Seconde guerre mondiale qui leur « avait permis de sortir de la crise ». Les Américains seraient donc prêts à risquer une guerre nucléaire en Europe pour gagner quelques points de croissance.
Je me souviens d’un reportage suivant des touristes en Corée du Nord, diffusé sur M6 il y a un ou deux ans, où l’on observait la visite d’un musée commémorant la guerre de Corée. Le point de vue de la Corée du Nord sur ce conflit était que les USA, à la fin de la Seconde guerre mondiale, étaient au bord de l’effondrement économique parce qu’ils n’avaient plus personne à qui vendre leurs armes, et devaient donc provoquer un nouveau grand conflit pour subsister, et que ce conflit fut la guerre de Corée. Voilà, les ennemis du monde libre ont toujours les mêmes arguments. Et il y a toujours des Européens pour se faire avoir.
Curieusement, les chaînes publiques américaines n’expliquent pas comment elles comptent envahir Moscou.
En revanche, les chaînes publiques russes expliquent comment la Russie peut envahir Berlin…
J’ai trouvé des gens pour m’expliquer qu’après tout, la Suisse avait bien établi des plans en cas d’attaque de la France. Certes. Il s’agit d’un scénario de défense du territoire suisse en cas d’attaque d’une France qui sombrerait à cause de sa dette. Il ne s’agit nullement d’une invasion de la France par la Suisse. Alors que les Russes, eux, parlent d’invasion sur plusieurs milliers de kilomètres.
Et pourquoi l’Allemagne ? D’une part parce que, comme je l’ai dit dans mon précédent billet, la Russie ménage la France qu’elle espère faire basculer dans son camps à relativement brève échéance. Et si ce n’est pas via l’élection de Marine Le Pen, cela peut venir de quelqu’un d’autre ; Nicolas Sarkozy s’amuse à défendre le point de vue de Poutine, par exemple. D’autre part, il y a bien des gens en Russie qui, comme la Grèce, pensent qu’il faudrait réclamer une indemnité de guerre à l’Allemagne. En parlant de la Grèce, elle fait de plus en plus les yeux doux à la Russie :
J’ai appris aussi que, désormais, faire remarquer que Poutine est dangereux et qu’il veut du mal à l’unité européenne est être un « fébrile atlantiste », sous-entendu un agent de l’étranger anglo-saxon. Et c’est dans le Figaro : « Les dernières avancées pro-russes dans l'est de l'Ukraine réactivent les craintes de troisième guerre mondiale chez les plus fébriles des atlantistes, de droite comme de gauche. Comme souvent, les comparaisons faciles avec le spectre de l'Allemagne des années 30 fleurissent. » Comme quoi la propagande poutinienne fonctionne bien, merci.
Il ne vient pas à l’idée de ce monsieur que si la comparaison est si facile, c’est peut-être qu’elle est profondément justifiée. Ou alors on peut aussi dire que la comparaison d’Hanna Arendt entre totalitarisme nazi et communiste était « facile ». Sur la profondeur du parallèle, je renvoie à mon précédent article.
Quant à l’accord de « paix » de Minsk, il est évident qu’il ne durera pas, s’il entre jamais en vigueur.
Voilà pour aujourd’hui. J’essaierai, sur ce blog, de poursuivre régulièrement la revue de presse sur ce sujet en tentant de voir quel est le tableau qui se dessine.