Turkish Bashing : encore et toujours.
Voilà, depuis que les Turcs se sont mis à bombarder en Syrie les Kurdes de l'YPG, émanation du PKK lui-même soutenu par Moscou, toute la presse parle de cela en désignant les Turcs comme les oppresseurs d'une minorité.
Encore une fois, le turkish-bashing sert les intérêts russes et iraniens.
Ces analyses oublient qu'Erdogan avait fait la paix avec les Kurdes. Et qu'il a soutenu les Kurdes d'Irak militairement, à tel point que l'Irak a exigé qu'il retire ses troupes en parlant d'invasion. Désigner les Turcs comme des sortes de génocidaires ataviques est un élément important de la propagande du Kremlin, qui malheureusement semble se répandre très facilement.
Or tous ces problèmes avec les Kurdes ont ressurgi l'été dernier, après deux ans de calme. Le PKK s'est remis à s'agiter, et les liens pluridécennaux de cette organisation marxiste et de la Russie ne sont plus à démontrer. Le PYD en est l'émanation, et a permis au PKK de se tailler un fief en territoire syrien, hors de portée du gouvernement turc.
La propagande guébiste a remarquablement fonctionné : on ne voit plus guère, dans les médias occidentaux, de tentative de comprendre le point de vue turc. On en est à entretenir, vis-à-vis d'un de nos alliés de l'OTAN, des présomptions de culpabilité, et vis-à-vis de la Russie et de l'Iran, à l'inverse, une neutralité indulgente.
Et peu importe que le 24 novembre dernier, lors d'une rencontre historique, Khamenei et Poutine aient selon toute vraisemblance conclu un équivalent du pacte germano-soviétique pour se partager le Moyen Orient. Peu importe que, tout en attirant Erdogan dans un piège sur sa frontière sud, Poutine masse ses troupes en Crimée où elles sont en alerte combat, prêtes à fondre sur le Bosphore. Les Turcs sont méchants et massacrent des Kurdes. C'est tout ce que Poutine veut que l'on entende. C'est pratiquement tout ce que l'on entend.
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