Questions historionomiques 1 : Le devenir du millénarisme islamique

Nouvelle série de vidéos dans laquelle je répondrai aux questions de mon lecteur Sébastien Letocart, afin de préciser certains points de ma pensée et de la rendre accessible sur d'autres supports que l'écrit.

Cette première vidéo aborde la question du parallèle historique entre l'islam moderne et le judaïsme de l'Antiquité, les projections que l'on peut en tirer quant à l'avenir de l'islam et spécifiquement du mouvement djihadiste, et les questions autour du rôle de l'Iran et de l'Arabie Saoudite dans le terrorisme islamique.

Questions historionomiques 1 : Le devenir du millénarisme islamique

Comments

[Mica]

Juste un point sur la violence. Si vous avez lu (et relu) la Bible et le Coran, et autres haddiths. Il y a une immense différence entre la violence prescrite et voulue dans le Coran, et la violence descriptive dans la Bible. La Bible raconte effectivement l'histoire d'hommes, e groupes d'hommes, de peuples, qui souvent se font la guerre, se déchirent, etc... Le Dieu d'Abraham, d'Isaac, de Jacob, et du Christ n'ordonne pas la guerre, Allah oui. Effectivement ces 2 livres (incomparables dans leur structure, leurs auteurs, leur authenticité, leur source) parlent de guerre, de violence, etc, mais absolument pas de la même façon.

[yoananda]

Oups, cette publication n'est pas en accès libre.

Celle ci est moins intéressante mais : http://www.alittlelab.stir.ac.uk/pubs/Fincher_12_parasites_DeBruine_comment_BBS.pdf

mais ça donne une idée de la nature du travail scientifique.

[yoananda]

Voici le genre d'études auxquelles je fais référence :

http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/19046399



C'est une parmi des dizaines que je pourrais citer qui dressent un tableau plus complexe de l'évolution de la société.



Je ne suis pas contre l'idée de la "démocratie en tant qu'étape d'un processus de maturation politique" par principe.

Mais votre discours laisse penser que vous ne l'avez pas démontré de manière aussi rigoureuse que vous le pensez.



Comparez avec la publication que je vous ai cité, qui montre clairement un AUTRE facteur qui explique la structuration sociale.

Ceci montre que vous n'avez absolument pas isolé les variables de manière rigoureuse. Du moins dans ce que j'ai lu/vu.



Si vous avez fait un travail rigoureux, ou est-il ? ou sont vos publications à référé ...

(un livre ne m'intéresse que s'il est basé sur des publications à comité de lecture, sinon, ce sont des affirmations gratuites).



Sinon, vous ne pouvez pas prétendre au "pedigree" de véritable scientifique.



Cela n'enlève rien à l'intérêt de vos travaux. Je continuerais probablement de vous suivre ... en faisant le tri (sans vouloir vous vexer non plus, c'est juste que je suis habitué à plus de rigueur) et en complétant par d'autres approches.



L'approche énergétique et systémique donnent d’excellent résultats aussi.

La biohistoire (bien qu'étant à ce stade une pseudo-science) est assez intéressante aussi.

La sociobiologie, depuis les année 70 à fait énormément de progrès.

etc...

toutes ces approches donnent des résultats sensiblement différents des votre.



Le propre d'un travail scientifique est aussi de s'inscrire dans une lignée, de réfuter les approches différentes si les résultats sont différents, et de s'appuyer sur d'autres.

Les scientifique passent leur temps à en citer d'autres.

Je n'ai rien vu de tout ça ici.

[yoananda]

Vous parlez de science, mais ce que vous dites (sur ce commentaire du moins) n'en est pas.



Vous n'avez pas "isolé de variable".



Par exemple, dire que sans intervention occidentale le sort de Libye de Kaddhafi aurait été le même, ce n'est pas de l'isolation de variable. C'est une simple hypothèse, un jeu de l'esprit, une affirmation gratuite, qui demanderait à être démontrée éventuellement. Personne ne sait ce qui se serait vraiment passé.



En science, on a 2 manières d'isoler une variable : soit on peut contrôler les autres parce qu'on peut intervenir dessus, mais ce n'est pas possible en science sociale (ou en histoire), soit on fait des statistiques et on compare les variances.



Vous avez publié à référé sur l'évolution des sociétés pour prouver que la démocratie est une étape "naturelle" ?

Il y a des publications la dessus ? Je n'en ai pas connaissance, mais je ne demande pas mieux qu'apprendre.

Je lis beaucoup de publications (en anglais la plupart du temps) sur ce genre de sujets.



Mais dans tout ce que j'ai lu sur ce blog ou entendu dans vos vidéos, je ne pas l'application de véritable principes scientifiques. Enfin si, mais pas de manière rigoureuse.





Le sens de mes propos étaient justement de vous pointer du doigts certaines variables que vous avez oublié.

Libre à vous de les intégrer ou pas (il se peut que je me sois mal exprimé quand à leur rôle, je le reconnais volontiers, mais je n'ai pas non plus le loisir de citer toutes les publications sur lesquelles je m'appuie sur une simple commentaire de blog).

[yoananda]

J'ai vu vos 3 dernières vidéos. Je reproduit ici les commentaires que j'ai fait à leur égard sur agoravox :





RIEN ne prouve que la "démocratie" soit l’évolution "naturelle" des sociétés en général.



Il faudrait déjà commencer par expliquer ce présupposé.



Ensuite, il y a pas mal de différences entre la civilisation musulmane et la notre, y compris, au point de vue religieux.



La parallèle entre la Torah et le Coran est intéressant, mais incomplet.



1/ le judaïsme a évolué parce qu’il a été vaincu - ce n’est pas le cas de l’Islam



2/ le Coran est un livre "révélé" (dicté par l’archange gabriel) donc, qui se prête moins à l’interprétation. La lecture littérale restera toujours puissante.



La violence dans le Coran est peut-être comparable à celle du Talmud. C’est à voir. A ma connaissance ce n’est pas le cas : le Talmud raconte des guerres anciennes. Le Coran prescrit une guerre intemporelle contre les chrétiens ("les associateurs") et les juifs ("les traîtres"), dans la prière qui est récitée 17 fois par jours.



3/ les structures sociales du moyen orient et de l’afrique ne sont pas les mêmes que les notre : structures familiales différentes, pas de société civile, structures cognitives différentes, etc...



4/ rien ne dit, absolument rien, que le "printemps arabe" s’inscrive dans le meme cycle historique (mais avec 200 ans de retard) que notre propre printemps des peuples.



Cela pourrait être le cas, si nous même étions encore en train de progresser vers plus de démocratie. Alors on pourrait dire, qu’ils sont "derrière" nous. Hors, c’est l’inverse qui se produit. Nous régressons. L’entropie sociale augmente partout. Il est plus probable que les révoltes arabes ne soient que la manifestation de cette entropie.



D’ailleurs, si l’aspiration des peuples arabes était vers la démocratie, comment expliquer que le printemps arabe EN FRANCE (l’année dernière, même si les médias s’en sont peu fait l’écho, 1 caillassage des forces de l’ordre par jours) se fasse CONTRE la démocratie, alors qu’ils seraient censée suivre nos aspirations.



Bref, j’ai bien peur que sous un raisonnement d’apparence scientifique, on ai un beau contre-sens historique.





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la 2ème vidéo qui explique que les destructions des états arabes (Syrie / Irak / Libye notamment) ne sont pas la faute des occidentaux mais le résultat des affrontement "salafisme" vs nationalismes arabes, et des aspirations à la démocratie.



1/ c’est peut-être vrai pour la Tunisie ou la révolte fût spontanée. Beaucoup moins dans les autres pays. La Syrie a notoirement été déstabilisée par l’occident. Ne parlons pas de l’Irak.



2/ les 2 explications ne sont pas mutuellement exclusive. Il peut très bien y avoir eu une sorte de "révolution française" interne au monde arabe ET une (des) ingérence extérieure.



3/ le rôle de la technologie est totalement passé sous silence. Pétrole des monarchies arabes, technologie non endogène (nos révolutions ont été le fait d’évolutions technologiques endogènes, ce qui n’est pas le cas des pays arabes), le projet de gazoduc en Syrie, etc...



Conclusion : explication pas totalement fausse, mais totalement simpliste.



Dans quelle mesure les révoltes arabes sont une aspiration à la démocratie du fait de la sécularisation et de la gentrification ??? difficile à dire. Par contre, exclure les autres facteurs ne fait pas beaucoup de sens.