Il y a quelques jours, je remarquais sur la base d'informations qui n'ont guère été relayées dans la grande presse et selon lesquelles les troupes caucasiennes russes s'apprêteraient à se déplacer à la frontière arméno-turque, que la Russie pourrait, en représailles pour son avion abattu, et surtout afin d'engranger divers bénéfices stratégiques contre l'OTAN, manoeuvrer militairement pour déstabiliser la Turquie.
La marche des choses le confirme et nous commençons à voir se dessiner, avec plus de netteté, les contours du plan poutinien.
Et comme l'on me reproche souvent de voir le mal partout et d'inventer des intentions russes, autant voir comment présente ces informations Sputniknews, l'organe international de propagande de Poutine.
D'abord, on a l'ultimatum lancé par les Irakiens à la Turquie de retirer ses troupes sous 48 heures. Ces troupes, ce sont 130 bonshommes qui entraînent des Kurdes... Mais si, vous savez, les Kurdes, ces gens que les méchants Turcs ne font que bombarder au lieu de lutter contre l'Etat islamique ?
Eh bien non, les Turcs ne bombardent que "leurs" Kurdes terroristes, ceux du PKK marxiste et de son émanation en Syrie, le PYD (armé par la Russie). Les autres Kurdes, ceux d'Irak, ces peshmergas si sympathiques dans leur lutte contre l'Etat islamique, ils les entraînent pour lutter contre Daech.
Mais cela ne plaît pas à l'Irak, qui y voit soudain une ingérence et, pire un "acte hostile". Il faut dire aussi que le gouvernement irakien est désormais complètement sous la coupe iranienne, donc indirectement de la Russie, via l'alliance des mollahs et de Poutine.
Et donc, que déclare ce gouvernement irakien ? Qu'il n'exclut pas de demander l'aide militaire de la Russie. C'est dire si les Etats-Unis se sont fait jeter de cette zone, après avoir appliqué un calcul pour détacher l'Iran de la Russie qui, pour n'avoir pas été complètement idiot sur le papier, est en train de foirer.
Or donc, les choses se mettent en place : déplacement prévu de troupes et moyens de supériorité aérienne et guerre électronique en Arménie, renforcement de l'exclusion aérienne en Syrie, et à présent vraisemblable demande d'intervention irakienne contre une "agression" turque, laquelle sera probablement présentée devant le Conseil de Sécurité de l'ONU. L'intérêt étant, encore une fois, de paralyser l'OTAN : car si les gens se déchirent sur la question de savoir si la Turquie est l'agresseur, alors il n'y a pas d'application de la solidarité de l'article 5. Et par conséquent, la Turquie serait seule et l'OTAN subirait un coup dur.
La Turquie, accusée chaque jour par la Russie d'être un complice de l'Etat islamique, est en train d'être cernée. L'arc chiite est peut-être sur le point d'être constitué, mani militari.
Que c'est intéressant de constater que vous critiquez l'Irak sans préciser que les Usa les ont détruit ... que c'est partial ... ha lala, quelle déception; honte à votre partialité qui affectera, si ce n'est pas déjà le cas, la qualité, la pertinence, des méthodes comparatives que vous cherchez à développer.
Bref, soyez grand, soyez droit, soyez impartial.